EUTHANASIE: "LE MONDE" MÉDICAL ÉCARTELÉ

Au début de cette semaine, "Le Monde" rapportait les témoignages d'une dizaine de médecins, d'une psychologue et d'une infirmière sur ce sujet dans un article intitulé: "Des soignants racontent comment ils se sont forgés une conviction sur l'euthanasie: C'est moi qui vais m'en rappeler tous les jours de ma vie".

Une fois encore, la vivante analyse de ce problème sur le terrain des soignants est hélas déplacée. Il est de plus fallacieux d'écrire qu'une "grande partie" d'entre eux sont contre le changement de la loi puisque les sondages effectués parmi eux retrouvent en règle des parties égales. Les douze convaincus ont certes des avis partagés. Cela est en faveur d'un progrès législatif puisque les avis des patients doivent primer sur ceux des soignants. Les "pour" répondront sans crainte juridique aux demandes de mort paisible clairement exprimées l Les opposants useront de leur clause de conscience, comme pour l'avortement. "Le Monde" ignore-t-il que 90% des Français réclament l'accès à l'aide médicale active à la fin de vie, comme cela se pratique sans réel problème au Benelux depuis des années. Comment se permettre enfin d'afficher l'hypocrisie de trois de ces rapports qui solutionnent le douloureux problème de la fin de vie des très grands handicapés, type sclérose latérale amyotrophique, en admettant de fournir à ces patients à leur demande une potion mortelle dans un verre muni d'une paille pour qu'ils se suicident, alors qu'une injection létale pourrait leur donner une mort paisible!

C'est bien toute ma vie que je me souviendrai du patient aux métastases multiples, notamment cérébrales, qui se cognait la tête contre les murs de sa chambre d'hôpital et que j'ai soulagé en exerçant ainsi mon Devoir médical.