2 Juillet 2023
J'ai encore récemment entendu:" Jamais nos parlementaires ne voteront pour un texte de loi autorisant l'euthanasie chez les mineurs". Suite aux conclusions des travaux de la Convention citoyenne, le président Macron a appelé les parlementaires à travailler avec Agnès Firmin Le Bodo et son cabinet pour rédiger un projet de loi sur l'aide à mourir mais en spécifiant que leur texte devrait exclure, entre autres, les mineurs. Cette exclusion témoigne sans doute de l'injustice que nous ressentons quand une maladie grave touche un enfant. Elle témoigne hélas aussi d'une méconnaissance du problème.
Ce n'est pas sans raison qu'Alain Grimfeld a préfacé mon livre "Euthanasieur; Un nouveau métier?" Alain est pédiatre et était alors membre du Comité Consultatif National d'Éthique. Pourquoi les enfants seraient-ils privés d'une mort paisible, d'une "eu-thanatos", dans le sens étymologique du terme? Certains traumatismes crâniens, des cancers et des hémopathies, la mucoviscidose et d'autres pathologies génétiques, des malformations néonatales, peuvent provoquer des symptômes échappant à toute possibilité curative. Le rôle du médecin est alors d'accompagner le patient en lui fournissant tous traitements lui évitant de souffrir: pas d'hypocrisie! Même s'il s'agit de cas rares, les pays avancés sur ce sujet ont ajouté les enfants dans leurs textes de loi. Comblons notre retard par l'adoption d'une loi contrôlée mais sans exclusion première !