FIN DE VIE: OUI MAIS À JEAN-LOUIS TOURAINE!

J'admire ce législateur, son calme dans la réflexion. J'ai eu le plaisir de travailler en seul à seul avec lui sur ce sujet de la fin de vie, suite à la première édition de mon livre "L'euthanasieur...". Dans une tribune du Figaro du 15 mars, Jean-Louis Touraine revient sur les trois pages de ce même journal en date du 17 février, consacrées au refus de l'euthanasie par des professionnels de santé. Je communie totalement avec lui quand il regrette mais entend leur message, qu'il le respecte tout en le datant d'un autre siècle. Les droits du malade n'existaient pas alors car seuls les soignants étaient habilités à décider du sort des soignés. Comme cela avait été réalisé lors de la rédaction des lois sur l'IVG, je rejoins son respect de la liberté de conscience qui devrait être donnée aux soignants opposés à l'euthanasie si notre loi la légalise. Je vais plus loin que lui quand il pense vain de faire appel à la raison de ceux-ci: en Belgique, des médecins catholiques la pratiquent maintenant et Dieu n'a jamais commandé "Tu ne tueras pas". Je vais plus loin que lui en avouant sans crainte, que si c'est bien la maladie qui est responsable du destin funeste, c'est bien nous, soignants, qui avançons l'heure de la mort par l'aide médicale active à mourir. Tuer n'est pas un crime quand il n'y a plus d'autre solution. C'est un acte d'amour car comme Jean-Louis Touraine le dit si bien" Soulager, délivrer quelqu'un de ses maux inapaisables, se mettre au service du malade... voilà la suprême noblesse des métiers du soin". Changer la loi est nécessaire mais, pour qu'elle soit comprise de tous, il faut aussi changer l'approche philosophique de ce problème.