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Euthanasieur. Faut-il créer un nouveau métier ?

Avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur la fin de vie

De retour de vacances, je me replonge dans l'actualité sur la prise en charge de nos fins de vie. J'y retrouve un article sur l'adoption par le Conseil économique, social et environnemental(Cese) d'un texte intitulé: "Fin de vie; la France à l'heure du choix" , le 10 avril dernier, avec107 voix pour, 18 voix contre et 44 abstentions, accordant ainsi une forte majorité à la légalisation de l'aide à la fin de vie active. Le Cese, considéré comme la troisième assemblée de notre république, avait décidé de s'autosaisir de cette question suite à la prise en compte d'une pétition citoyenne ayant réuni 200000 signatures (dont la mienne) et réclamant ce droit de l'aide à mourir.

Après avoir, justement mais sans originalité, souligné la nécessité d'intensifier nos capacités en soins palliatifs, ce texte se fonde sur les insuffisances de ces seules structures pour proposer d'indéniables avancées:

-légaliser l'aide à la fin de vie active et non pas seulement la dépénaliser, ce qui déculpabilise les médecins mais demande une révision de notre Code de déontologie médicale.

-autoriser une sédation profonde explicitement létale, soit "faire mourir" et non pas seulement "laisser mourir", comme hypocritement proposé par la loi actuelle.

-pour des patients atteints d'une affection incurable en phase terminale, mais aussi en phase avancée, sans risque mortel immédiat.

-que la souffrance inapaisable soit physique ou psychique.

- au moyen d'une injection effectuée par le médecin traitant (qui possède le droit de se récuser par clause de conscience), ou par le patient lui-même sous contrôle médical, soit l'équivalent d'un suicide assisté.

- création d'une Instance de contrôle judiciaire pour prise de décision dans les cas litigieux.

Que de progrès dans ces propositions du Cese qui rejoignent les miennes! Quelques remarques néanmoins:

- pourquoi limiter ce droit aux patients majeurs alors que les enfants aptes à raisonner l'ont acquis en Belgique lors d'une révision récente de la loi belge de 2002 dont les bienfaits sont démontrés;

-la commission de contrôle doit pour moi être tripartite, judiciaire certes, mais comportant aussi des représentants du monde médical et de la société civile. Son rôle doit être mieux précisé, son contrôle ne devant s'exercer qu'a priori, en dehors de l'urgence des phases terminales où seule une décision collégiale médicale et infirmière décide des soins à appliquer.

Un projet de loi suivant ces lignes directives sera déposé lors de la prochaine rentrée parlementaire par Jean-Louis  Touraine, député lyonnais de "La République En Marche" avec qui j'ai pu dialoguer pendant plus d'une heure le 25 juillet dernier.

 

 

 

 

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