FIN DE VIE: MERCI AU SAMU!

Mon ami Jean nous a quitté samedi matin, à 89 ans, Marie à ses côtés. En 2017, il m'avait écrit une lettre. En voici la fin:" Je n'aimerais pas me retrouver à l'état de zombie, légume comme on dit... J'aimerais bien qu'il n'y ait pas de réanimation magistrale, de vie artificielle... Est-il envisageable que tu sois ma conscience, au cas où?". J'avais accepté. Il y a quatre ans, une arthrose de hanche sévère l'avait cloué au lit. Il m'avait alors demandé de l'aider à partir. Je l'avais convaincu que, malgré ses problèmes de santé connexes (insuffisances cardiaque, respiratoire et rénale!), il pourrait bénéficier de la pose d'une prothèse orthopédique pour redémarrer un peu, car l'on a qu'une vie. Peu importe si le risque opératoire était élevé car quitter ce monde au cours d'une anesthésie générale est bien confortable! Il supporta l'intervention et eut le plaisir de remarcher à son décours. Depuis quelques mois, son état s'altéra de nouveau. Peu à peu épuisé, il ne quittait plus sa demeure, puis sa chambre, puis son lit, chutant à ses levers. Ayant une double nationalité française et suisse, il demanda à Marie de contacter l'association Dignitas pour réalisation d'un suicide assisté een Suisse. On ne lui proposait de venir qu'en avril! La fin semblait plus proche. Il ne se sentait plus plus la force de se suicider. Renseignements pris, un transfert de chez lui en un centre de soins palliatifs parisien paraissait plus simple. Nous convenions avec Marie de l'organiser cette semaine. Avant-hier matin, il étouffe à son réveil. Marie appele le SAMU. Constatant son état, le médecin urgentiste, après prise de connaissance de ses directives anticipés, décide de ne pas l'emmener, d'arrêter l'oxygénothérapie, de lui faire avaler son antalgique et de lui prescrire un morphinique à "bonnes" doses. Il décède tranquillement une demie heure après le départ du SAMU. Bravo et merci à son médecin!