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Euthanasieur. Faut-il créer un nouveau métier ?

LOI FIN DE VIE: FINISSONS-EN!

LOI FIN DE VIE: FINISSONS-EN!

La présentation du projet de loi sur la fin de vie à l'Assemblée et au Sénat va probablement encore être modifiée au vu des déclarations diffusées hier par le nouveau gouvernement Bayrou, car, à l'inverse de la grande majorité des Français, le Premier ministre actuel est opposé à l'aide médicale active à mourir. Il serait question de proposer dans le même temps à une prochaine discussion non plus un mais deux projets de loi: l'un sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide médicale à mourir. Celle-ci serait une difficile "question de conscience" alors que l'amélioration des pratiques en soins palliatifs est un "devoir de la société à l'égard de ceux qui traversent cette épreuve". Comme les députés favorables à la légalisation de l'euthanasie dans sa globalité et son sens premier ("eu-thanatos"), je ne vois guère l'utilité de cette séparation. L'aide médicale active à mourir est à l'évidence aussi un "devoir de la société à l'égard de ceux qui traversent cette épreuve" comme l'objectivent les constatations faites dans les pays qui en bénéficient. La pratique optimale des soins palliatifs nécessite  de provoquer la mort de certains patients comme l'admettent les spécialistes objectifs de la question, comme nous le faisions dans mon service du fait de l'hypocrite imprécision de la loi française à partir de 2005.

Mais pourquoi pas deux votes, notamment pour satisfaire Monseigneur Éric de Moulin-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, totalement opposé au choix libre de la mort... "C'est Dieu qui décide" comme me l'avait dit naïvement autrefois une pourtant excellente soignante! Je peux déjà vous donner les résultats de ces votes. Comme la minimaliste loi de 2005, la loi sur les soins palliatifs sera votée à l'unanimité: elle enfoncera une porte ouverte mais traduira bien les manques actuels en ce domaine. La loi sur l'aide médicale active à mourir n'obtiendra sans doute qu'environ 60% des voix, un peu plus à l'Assemblée qu'au Sénat du fait de la composition actuelle des parlements qui ne traduisent pas sur ce sujet les souhaits exprimés par les Français au vu des sondages antérieurs et des conclusions des débats effectués lors de la Convention citoyenne sur ce sujet en 2003-2004. De plus, le projet en cours, préservant hélas plus les soignants que les patients, favorise surtout le suicide assisté plutôt que l'euthanasie (dans son sens journalistique déformé!). Notre travail devra alors  encore être poursuivi sur cette portion de la loi.

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