MALADIE D'ALZHEIMER ET EUTHANASIE

La maladie d'Alzheimer ne devrait pas bénéficier d'une aide à la fin de vie active suite à la révision législative qui sera proposée sous peu au parlement. L'euthanasie, ce terme que les diplomates hypocrites ne veulent pas prononcer, serait enfin admise mais réservée à des pathologies plus rares comme la maladie de Charcot et à des situations terminales avec souffrances incontrôlables. Et pourtant...

La maladie d'Alzheimer est une maladie irréversible et incurable. Son âge moyen de début est de 65 ans. Première cause de démence, 900 000 français en sont actuellement atteints. Elle mène à la mort en 8 à 12 ans. Ses symptômes sont bien résumés par l'Assurance Maladie sur "ameli.fr". Il est admis maintenant qu'il faut y éviter tout acharnement thérapeutique (réanimation cardio-respiratoire, alimentation par sonde gastrique); une hydratation est admise, souvent nécessaire en fin de vie du fait de fréquents troubles de déglutition, mais son maintien prolongé devrait être soumis à une décision collégiale prenant en compte d'éventuelles déclarations anticipées ou l'avis de la personne de confiance. Sa lenteur évolutive semble incompatible avec un suicide assisté car les soins palliatifs apportent encore un possible plaisir de vivre à des patients alités en permanence ne s'exprimant plus de façon cohérente. Par contre, pourquoi ne pourrait-on pas donner une "mort paisible" aux malades inconscients ou à ceux exprimant une souffrance morale par des pleurs ou des gémissements permanents (comme j'en ai vu!)? ...surtout si des déclarations anticipées mentionnaient cette dernière volonté ou si l'entourage familial le réclame. Écouter, respecter, décider collégialement au cas par cas, pacifier la mort, soulager l'agonie lorsque la fin n'en finit pas;