Euthanasieur. Faut-il créer un nouveau métier ?
16 Mai 2023
Vendredi dernier 12 mai, le parlement portugais, à majorité socialiste, a voté la version définitive d'une loi dépénalisant l'aide médicale à la fin de vie. Pour 250 députés, 129 ont voté pour, 81 contre. Cette assemblée a dû s'y reprendre à trois fois en modifiant sa rédaction pour rejoindre son but suite aux oppositions préalables formulées par le Conseil constitutionnel et aux veto répétés du Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, conservateur et fervent catholique. L'aide médicale active à mourir sera en conséquence limitée aux patients inconscients, les autres ne pouvant recourir qu'au suicide assisté.
Cette loi devrait devenir active à partir de l'automne suite aux votes de ses décrets d'application. Le Portugal dépassera alors la France en ce domaine, même si l'on sait déjà que de nombreux médecins de ce pays très catholique feront valoir leur clause de conscience pour ne pas réaliser ce geste, comme ils le font déjà pour l'avortement. Là-bas aussi un changement des mentalités reste nécessaire pour non pas dépénaliser mais légaliser l'euthanasie, terme pris dans son sens premier incluant un renforcement de l'accompagnement et des soins palliatifs, pour faire comprendre que l'aide médicale active à mourir devrait être un choix préféré au suicide assisté comme observé dans les pays qui autorisent les deux modalités d'action, pour faire admettre par de nombreux médecins que l'euthanasie est un difficile mais véritable acte d'amour des soignants réalisé dans le respect des libertés individuelles des patients.