12 Décembre 2022
Depuis 2005, la loi française perturbe le comportement des médecins face à la prise en charge des patients en fin de vie. Un nouvel exemple en est donné par le préjudice majeur dont a été victime le docteur Jérôme Talbot, 40 ans, accusé par certains de ses confrères de la clinique du Mans où il exerçait comme urgentiste et responsable de soins palliatifs, d'avoir administré des doses importantes d'anesthésiants (sans doute une benzodiazépine tel le midazolam... comme nous le faisions régulièrement dans mon service!) ayant provoqué la mort de six patients à l'automne 2020. Informé par la clinique, le conseil de la Sarthe de l'Ordre des Médecins le radiait de ses listes en 2021 avant de soumettre pour meurtres volontaires son dossier à la justice pénale qui décidait de l'incarcérer en détention provisoire en janvier 2022. Après onze mois de peine, une contre-expertise médico-légale a enfin conclu que "la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l'affection pour laquelle les six patients étaient hospitalisés était conforme aux règles de l'art" Jérôme Talbot a été libéré mais sa vie est brisée... parce que la loi française reste minimaliste, imprécise, hypocrite.