FIN de VIE au BULLETIN du CONSEIL de l'ORDRE (2): AVIS de Jean-François DELFRAISSY

Jean-François DELFRAISSY est le président du Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE). Il a répondu aux questions du conseil national de l'ordre des médecins dans le dernier bulletin de celui-ci. Il est le moins partial des quatre invités de ce débat sur la fin de vie ici publié. Il reconnait que sur ce sujet "les contextes législatif et sociétal ont considérablement évolué, le contexte médical aussi avec une tendance accrue à la médicalisation de la fin de vie", justifiant ainsi l'avis donné par le CCNE sous sa direction en septembre dernier. Ce contexte dit-il: "entrebâille la porte sur une vision nouvelle qui pourrait être une aide active à mourir, sous conditions strictement encadrées" afin de prendre en charge "des situations complexes pour lesquelles la loi pourrait ne pas suffire". Il souligne aussi à juste titre l'insuffisance actuelle des moyens attribués aux soins palliatifs et l'importance des notions de dignité et de solidarité.

Malgré les deux prudents "pourrait" et la porte seulement "entrebâillée", la possibilité d'une aide active à mourir est enfin envisagée par le CCNE dont la composition n'est pourtant pas démocratique puisqu'y siège d'office un représentant de chaque religion monothéiste. Les droits des patients, notamment en terme de respect de la liberté individuelle, me paraissent encore menacés par le "strictement encadrées". Malgré l'évidente bonne volonté de Jean-François Delfraissy à l'égard de la Convention citoyenne sur la fin de vie, cette première ouverture de la porte du CCNE à l'aide active à mourir me parait encore bien trop faible pour éclairer les membres de la Convention.