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Euthanasieur. Faut-il créer un nouveau métier ?

LAISSER MOURIR

LAISSER MOURIR

Le chapitre "Laisser" du premier livre de ma série "Essayer de transmettre", publiée aux éditions LC, met en évidence les insuffisances des lois françaises actuelles sur l'aide à la fin de vie. Elles se refusent de "faire mourir". Voici des morceaux choisis de "Laisser":

« Laisser mourir » a déjà plus d’une fois pénétré mon oreille à propos du sujet où je mène combat... « Vivre ou laisser mourir » est le titre du livre signé par le docteur et député Jean Léonetti, paru en 2005... « Laisser mourir » résume la spécificité française de notre nouvelle loi. En France, le meurtre euthanasique reste un interdit, on ne fait pas mourir comme le font ces criminels médecins belges ou hollandais ! On soulage la douleur autant que faire se peut, on arrête les traitements y compris l’alimentation et l’hydratation artificielles, on laisse mourir de soif, faire la nature, on laisse venir la mort mais sans la provoquer ou bien c’est « double effet », on l’a pas fait exprès ! Tout cela parait doux, tranquille, laissant le temps au temps! Pour l’avoir vécu des centaines de fois, je témoigne en faux sur l’efficacité constante d’une prise en charge des fins de vie ne se pratiquant que dans l’application stricte des lois de 2005 et de 2016... La souffrance de l’entourage ne peut pas plus être laissée à l’abandon. Le docteur Léonetti écrit : « Cette vie qui n’en finit pas de finir devient insupportable à imaginer, obscène à voir. Il n’est pas étonnant que le pouvoir médical apparaisse distant, pesant et imposant, et subisse la double accusation de n’avoir ni réussi la guérison, ni obtenu une fin rapide et douce. » Rapide, vous avez bien écrit rapide, donc pas en plusieurs jours ! Est-il utile de prolonger l’agonie, même sous sédation profonde comme admis depuis le décret de 2010? Ce « laisser mourir » laisse s’accroître dans l’entourage présent au chevet du mourant des sentiments de démission, de désolation et de désespoir qui noircissent la mort sans vraiment l’apaiser. « Plus d’au revoir possible, impuissant, je te regarde mourir en pleurant pour rien. Tu ne le voulais pas ! Combien de temps cela va-t-il durer ? ».

Je persiste et je signe: dans le respect des libertés individuelles, il faut légaliser l'euthanasie dans le sens historique et complet de ce mot actuellement altéré.

 

 

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