ANTISÉMITISME: l'AFFAIRE MORTARA

La lecture du "Dictionnaire amoureux de la Philosophie" de Luc Ferry me régale actuellement. Au mot "Antisémitisme", j'y ai découvert l'histoire du petit Edgardo Mortara, enfant de six ans que j'eus certainement inclus au verbe "Baptiser" dans mes "Verbes de Foi" si j'avais eu alors connaissance de son sort. Elle débute à Bologne en 1858 où des policiers pontificaux viennent de nuit l'enlever de force à ses parents. Une jeune servante catholique de cette famille juive venait de confesser à son curé qu'elle avait en cachette baptisé Edgardo lors d'un épisode infectieux sévère qu'elle craignait mortel, pensant lui éviter ainsi un séjour éternel dans les limbes. Survivant et pratiquant la religion juive au sein de sa famille, l'enfant devenait donc un apostat. Cela le menait en enfer! Prévenue de ce risque par le confesseur, l'Inquisition, confortée par un ordre de Pie IX, décidait de l'enlèvement puis confiait l'enfant à un couvent. Malgré des actions en justice et des campagnes de presse étendues bien au-delà des frontières, Edgardo ne sera jamais rendu à ses parents; adulte, il sera ordonné prêtre.

Le livre de Luc Ferry fait près de 1500 pages; son coût est de 30 euros. Mes "Verbes de Foi'" se limitent à 350 pages au prix de 20 euros. En rapport qualité/prix, je suis incontestablement battu... mais les deux ouvrages méritent d'être lus, essayant tous les deux de transmettre l'esprit de la laïcité !