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Euthanasieur. Faut-il créer un nouveau métier ?

NON! MONSIEUR HOUELLEBECQ

NON! MONSIEUR HOUELLEBECQ

Dans un "Figaro" d'avril, Michel Houellebecq a écrit qu'une "civilisation qui légalise l'euthanasie perd tout droit au respect". Il affirme, avec son habituelle faconde, que "personne n'a envie de mourir", que" la vie a pu être faussement décrite comme une recherche du plaisir" alors qu'elle serait "plus sûrement un évitement de la souffrance". Il reconnaît cependant qu' "à peu près tout le monde, placé devant une alternative entre une souffrance insoutenable et la mort, choisit la mort". Cohérence ou errance?

Une fois encore le sens du mot "euthanasie" est ici déformé par cet écrivain, restreint à un faire-mourir présenté par tous les défenseurs du laisser-mourir conduits par Léonetti comme un homicide. Houllebecq, prétendu philosophe, ignore les écrits de Sir Francis Bacon! Il méconnaît les défenseurs d'une ultime liberté affirmant leur volonté de mourir si leur vie n'a plus d'intérêt. Il méprise les civilisations qui défendent l'euthanasie telle qu'elle doit être conçue, dans son sens intégral: accompagner le patient menacé, pallier à ses douleurs, ne rien lui imposer, l'aider à mourir si besoin. Il décrit cependant bien des "souffrances insoutenables". J'en ai vécu auprès de mes patients. J'ai même côtoyé autrefois des médecins qui n'entraient plus dans les chambres des mourants, se sentant démunis de tout moyen d'action, fidèles à leurs hypocrites serments d'Hippocrate. Dans de nombreux pays, la loi s'est adaptée aux besoins de mourir qu'exigent certains patients; je respecte, j'admire, je jalouserais presque les citoyens de ces pays de progrès. La sagesse de leurs législateurs dépasse d'évidence celle de certains "amis de la sagesse".

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