FIN DE VIE: UN DÉBAT OUTRANCIER

La proposition de loi d'Olivier Falorni sur l'aide médicale active à la fin de vie sera discutée aujourd'hui à la Chambre. Elle clive les partis. Une majorité serait pour. Une minorité bloque l'expression démocratique en ayant déposé environ 3000 amendements, alors que, du fait d'une procédure de "niche parlementaire", débats et vote devront être clos à minuit.

Les opposants à ce progrès multiplient les interventions erronées. Marine Le Pen estime indécent de rouvrir ce débat au moment où nous nous battons pour sauver des vies; elle ignore que la covid impose aussi de soulager l'étouffante agonie des mourants. Quelques députés LR se disent choqués du terme "faire mourir" et continuent, avec l'appui de Léonetti, de dire qu'il faut "laisser mourir" tout en appliquant mieux et en faisant connaître la loi de 2016, progrès insuffisant, voire contradictoire avec lui-même. Interviewé, l'auteur de la loi de 2005, affirme que "l'euthanasie active est une transgression majeure et que sa dépénalisation serait juridiquement un homicide.".Transgression pour lui car il est croyant et je le respecte, mais sûrement pas homicide, par respect pour tous les soignants qui pratiquent cet acte par amour du patient depuis des années, officiellement dans de nombreux pays, Benelux en tête, officieusement en France. Pire, un Michel Houellebecq sort de son statut d'écrivain pour proclamer qu'avec cette loi la France perdrait tout droit au respect! J'ai assisté la mort de plus de 4000 patients et mon expérience vaut sans doute la sienne.