5 Mars 2021
Pour bien finir sa vie, l'ancienne secrétaire d'État et députée du Doubs, Paulette Guinchard a changé d'avis. En 2005, elle avait cosigné une tribune dans le journal Le Monde, soutenant la loi Léonetti et s'élevant contre les pratiques d'aide à la fin de vie active autorisées par les lois belge et hollandaise depuis 2002. Récemment atteinte d'une affection sévère, sans espoir d'action thérapeutique efficace, Paulette Guinchard a choisi d'aller en Suisse pour y pratiquer un suicide assisté. Ce choix est respectable, courageux, mais inégalitaire. En respect des libertés individuelles, il devrait appartenir à chacun de décider des conditions de sa fin de vie en de telles circonstances. Hélas, tous les Français n'ont pas les moyens financiers pour s'offrir ce dernier voyage helvétique dont le coût est d'environ 9000 euros pour les étrangers en décidant. Cette injustice est un argument supplémentaire pour que l'une des quatre propositions de loi qui arriveront dans les mois à venir devant nos assemblées soit enfin retenue, avec quelques améliorations car leurs textes sont trop calqués sur ceux du Benelux. Avec près de vingt de retard, mais aussi de recul, nous devrions faire mieux que dans ces pays pionniers: légalisation de l'acte d'aide à la fin de vie active, contrôles stricts et effectués a priori en l'absence d'urgence, accompagnement renforcé, absolus respects des volontés des patients et d'éventuelles réserves des médecins.