Perte de lits hospitaliers: une vieille histoire

Le manque de lits dans nos hôpitaux est actuellement cuisant devant le drame de la Covid-19. Il ne date pas d'hier! Il est la conséquence de décisions administratives de fermetures répétées au cours des années malgré l'opposition manifestée des personnels. Je les ai vécues dans le service de pneumologie de l'hôpital Saint-Antoine à l'AP-HP. J'y fus d'abord interne en 1973 dans le service de plus de soixante lits du professeur Decroix. Son successeur en 1985, le professeur Derenne, fut privé d'une dizaine de lits pour travaux à sa prise de fonctions. Je lui succédais en octobre 1989 et acceptais de perdre encore quelques lits pour améliorer l'accueil des patients en supprimant les chambres à trois ou quatre lits. Huit autres disparaissaient lors du déménagement du pavillon axial au pavillon Lemierre, fournissant certes un gain en confort de soins mais  plaçant souvent déjà l'équipe soignante dans des situations d'insuffisances de lits face à la demande. Suite à mon départ pour retraite fin 2010, et malgré le courageux combat de tout le personnel, je n'ai pu que constater en 2012 la fermeture puis le transfert du service de Saint-Antoine à Tenon avec, encore une fois, perte globale d'une dizaine de lits dans ce rattachement des deux services de pneumologie du même groupement hospitalier! 

Il est temps de cesser de vouloir faire des économies sur notre santé.