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Euthanasieur. Faut-il créer un nouveau métier ?

EUTHANASIE d'ENFANTS

EUTHANASIE d'ENFANTS

La mort d'un enfant paraît inacceptable à notre époque.

En France, les lois de 2005 et de 2016, les actuels projets de loi nécessaires pour améliorer celles-ci, limitent l'application de l'aide à la fin de vie aux adultes, comme si les enfants ne pouvaient pas, parfois, présenter des affections mortelles. Les pédiatres en ont conscience. L'un d'entre eux, mon ami Alain Grimfeld, ancien président du Comité consultatif national d'éthique, avait en cet esprit accepté en 2013 de préfacer mon livre "L'euthanasieur' dans lequel je consacrais un chapitre à l'enfant. Il avait dû avant assumer ses responsabilités de soignant face à des enfants étouffant, s'asphyxiant peu à peu, comme cela peut se produire dans des formes graves de maladies comme la mucoviscidose, encore dénommée fibrose kystique du pancréas. Comme dans les services de néonatalogie, où ces décisions d'aide à la fin de vie sont encore plus fréquentes qu'en pédiatrie classique, les médecins agissent en leur âme et conscience... dans un flou hypocrite.

Nos voisins du Benelux, toujours en avance sur nous sur ce sujet, ont rapidement compris la nécessité d'étendre l'application de leurs lois sur l'aide à la fin de vie aux mineurs pour leur éviter un horrible "laisser-mourir" par arrêts de l'alimentation et de l'hydratation. Aux Pays-Bas, la loi de 2001 a rapidement été applicable aux enfants de zéro à 1 an et aux plus de 12 ans capables de rédiger pour cet acte une demande écrite avec consentement de leurs parents. Le ministère de la Santé a relevé de 5 à 10 aides actives à mourir par an depuis l'entrée en vigueur de cette mesure.  Ce nombre est faible mais le bien-fondé maintenant constaté de ces demandes des plus de 12 ans va aboutir sous peu à leur accessibilité à tout âge. En Belgique, la loi de 2002, limitée aux adultes, avait été corrigée en 2014 pour extension aux mineurs sans précision d'âge. Un contrôle de l'état psychiatrique est exigé. La Commission fédérale de Contrôle et d'Évaluation de l'Euthanasie a rapporté dans ce pays trois cas en 2017: un garçon de 17 ans atteint de myopathie de Duchenne, un de 11 ans atteint de fibrose kystique, un de 9 ans présentant une tumeur cérébrale. Elle les a validés.

Avant de décider d'une nouvelle loi en France, ayons le courage de ne pas nous voiler les yeux face à la mort des enfants!

 

 

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