Vincent Lambert : Compassion pour sa famille, tristesse pour la France.

Vendredi 10 mai, le docteur Sanchez du CHU de Reims vient d'annoncer par courrier à la famille de Vincent Lambert qu'il mettrait sa décision d’arrêt des soins, prise lors d’une réunion collégiale le 9 avril 2018, à exécution la semaine du 20 mai 2019, sans autre précision. Le 24 avril dernier, le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative française, a enfin confirmé qu'étaient réunies les conditions pour que la décision d'arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles de M. Vincent Lambert puisse être mise en œuvre. Cette décision reste contestée par une partie de la famille, sa mère notamment, avec un appel encore récemment adressé à l’ONU (voir notre blog récent). Ce choix avait été formulé de la même façon en 2014 mais l’indécision médicale n’avait alors pas abouti à l’arrêt des soins, contrairement à ce qui avait été institué deux fois en 2013 par le docteur Kariger, et par deux fois stoppé par les juristes français puis européens, ce qui avait entrainé la démission de ce médecin.

Et pendant ce temps-là, depuis onze ans, une famille souffre et s’entredéchire ! Pourquoi diffère-t-on encore pour mettre en œuvre cet arrêt ? Ne sait-on pas qu’il faudra ensuite plusieurs jours de plus pour que cet être décérébré, mais viscéralement bien-portant, atteigne enfin le calme de la mort, pour que toute sa famille puisse enfin faire le deuil de ce pauvre Vincent dont le tort a été de ne pas rédiger ses directives anticipées et la malchance de vivre dans un pays où la loi sur la fin de vie est bancale. À quand une loi française adaptée à nos besoins ?